samedi 19 mai 2018



BLINDPAINTING

Peinture à l'aveugle contre un monde aveugle
Blindpainting against a blind world
(D'après photos)



"Humilitary" version2 acrylique 1,40/2m 2018


"Blue chair"





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"SCÈNES" (d'après photo)
acrylique  1,50m/2m  2017/2018  Version 1
(pour chaque œuvre)



Scène 23  
"Humilitary" 



Fragments et détails "Humilitay"

















"Sur le départ"  Version 2





Détails "Sur le départ"










"Ecoliers Malgaches"





"Sur les rails"




Détails "Sur les rails"




"Chemin de traverse"
acrylique  1,50m/2m   Version 1



"Chemin de traverse" Version 2



Détails "Chemin de traverse" Version 2




"Tapis d'énfants""
acrylique  1,50m/2m   Version 1





"Dernier soleil Mexicain"
acrylique  2m/1,50m   Version 1



"Dernier soleil mexicain"
version 2



Détails "Dernier soleil mexicain"





"Rébellion"
acrylique  1,50m/2m   Version 1




"Rébellion" version2




"Scène"






"Sur mon lit à cloche pied"




"No comment"





"Sur les carreaux" version 1




"Sur les carreaux" version 2 degré 3"



"Sur les carreaux" version 3




"Notre mère qui êtes par terre" Version 1




"Notre mère qui êtes par terre" version 2



Détails  "Notre mère qui êtes par terre" version 2








"Le radeau made U.S"




"Le radeau made U.S" version2




"Scène version 1- base"


"Scène version 2 degré 2"





"Hall A" Version 1



"Hall A" Version 2


Détails "Hall A" Version2








"Hall A" Version 3



Détails "Hall A" Version 3









"36 dans 9 mètres carré"





"L'un seul"




"Comme des chiens"




"Scènes 2"
acrylique  1,50m/2m   Version 1







"Sol Africain"



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"On the beach 2"
acrylique sur papier
70cm/100cm
  2016




"On the beach 7"
acrylique sur papier
150cm/200cm
  2016




"On the flour"
acrylique sur papier
70cm/100cm
2016






On the earth
série "tout n'est pas rose"













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Les Dessins aveugles D’Olivier Baudelocque

« Quels yeux nous faudra-t-il et quelle patience, ou quelle cécité, plutôt, pour soudain voir le jour. » Giuseppe Ungaretti(1)

Olivier Baudelocque s’exprime par le biais de trois pratiques, très différenciées, mais qui restent concomitantes. Ses travaux les plus connus sont réalisés sur la base d’accumulations de divers matériaux récupérés, englobés dans des gangues de peinture acrylique colorée. Ses impressionnantes Grottes(2 en sont les réalisations les plus marquantes. On a pu voir aussi quelques-unes de ses Handpaintings, immenses compositions sur toile libre, réalisées avec les doigts. En revanche, ses Dessins aveugles sont moins connus et rarement présentés. Les premiers de ces dessins datent de 1987, quand l’artiste avait tout juste seize ans. Depuis, il n’a jamais cessé d’en produire, comme s’il s’agissait de l’entretien d’un jardin secret, contrepoids ou exutoire à ses œuvres plus exubérantes.

  Avant toute chose, il importe de préciser que, bien qu’autodidacte et éprouvant, comme beaucoup de créateurs, parfois quelques difficultés à s’exprimer sur son propre travail, Olivier Baudelocque a une connaissance approfondie et toujours renouvelée de l’histoire de l’art et de ses manifestations les plus contemporaines. Curieux de tout ce qui a été fait et de ce qui se fait, il revendique, sans ambiguïté, son inscription dans un processus historique auquel il veut apporter sa contribution. Rien, donc, dans son attitude qui puisse être assimilé à de l’amateurisme ou à une complaisance dans une forme de marginalité telle que la cultivent les tenants d’un Art brut.(3)

1 In Innocences et mémoire.
2 Voir Louis Doucet, Les Grottes d’Olivier Baudelocque, in Subjectiles II.
3 Qui, désormais, rejoint les pratiques académiques, avec ses lieux d’expositions, ses critiques et ses gloses. Tout comme la transgression de l’académisme est devenue un nouvel académisme.   

  Les Dessins aveugles sont des dessins sur modèle, souvent des portraits. L’artiste fixe et observe son sujet et le transcrit sur la feuille de papier en s’astreignant à ne pas la regarder, si ce n’est quand le travail est terminé. Quand, dans un dessin traditionnel, les traits décrivent des courbes ininterrompues, chez Olivier Baudelocque ils ne sont que successions de ruptures, de reprises et de décalage. Le résultat n’est pas sans évoquer la vision multifocale inventée par Cézanne et reprise par les cubistes. Mais, alors que les
pionniers du début du XXe siècle voulaient donner une perception objective du volume d’un objet en évoquant sa perception sous différents angles de vision, Olivier Baudelocque, lui, se place d’un point de vue subjectif, reproduisant les phases successives de son appropriation du modèle. La main n’est plus que l’instrument, parfois rétif, de la traduction des étapes de la déconstruction, puis de la reconstruction de l’objet. La cécité, volontairement consentie, devient un outil de découverte et de manifestation d’un processus cognitif. Le crayon, dans une main libérée de tout contrôle visuel, se comporte comme le stylet d’un sismographe enregistrant les variations d’états conscients engagés dans un mouvement d’exploration d’une réalité concrète.

  Un parallèle avec le jeu du cadavre exquis des surréalistes est tentant. Celui-ci recourt en effet à une forme de cécité pour produire des résultats inattendus, surprenants. Mais la différence est essentielle. Chez Breton et ses amis, chaque intervenant successif n’a aucune visibilité sur la contribution de son prédécesseur et encore moins sur l’ensemble du sujet qui n’existera qu’au terme de l’exercice. Seules quelques marques, sur la pliure de la feuille, lui permettent de poursuivre le dessin en continuité avec l’apport précédent. C’est donc chaque contributeur qui est rendu aveugle, ignorant du passé et du futur de la composition, concentré sur un seul fragment présent. Chez Olivier Baudelocque, il n’y a qu’un seul intervenant. Il voit, observe, analyse le sujet avant de procéder à sa représentation... Il en a une compréhension globale et préalable. Il a une vision d’ensemble de ce qu’il veut figurer mais c’est sa main qui est volontairement rendue aveugle. Elle n’a plus de marques ni de repères pour assurer la continuité du trait, quand le crayon abandonne une ligne pour en démarrer une autre. Même si le rapprochement est apparemment séduisant, les deux démarches sont donc profondément antithétiques. En d’autres termes, les surréalistes créent un univers imaginaire par une démarche constructive, additive, tandis qu’Olivier Baudelocque déconstruit, fractionne et reconstruit une réalité physique, palpable, bien ancrée dans le réel. 


  Le processus d’Olivier Baudelocque est donc celui d’un désapprentissage de techniques et de réflexes, acquis par une longue pratique du métier, mais qui deviennent pesants et contraignants pour pleinement exprimer sa créativité. Et l’exercice n’est pas facile. On pense au mot de Fénelon : « La science la plus difficile est de désapprendre le mal. »(1) En désolidarisant l’œil de la main, l’artiste redonne sa place à une forme de maladresse primitive, celle que l’on peut retrouver dans certains dessins d’enfants ou dans des productions dites naïves. Mais cette naïveté ne penche pas vers la niaiserie ni vers une quelconque nostalgie des origines. Elle est plutôt, comme Hugo le soulignait une forme de « visage de la vérité. »(2) Une vérité sublimée, épurée de tous les poncifs et enseignements de la pratique du dessin figuratif.

1 In Antisthène.
2 In William Shakespeare.

  Cette cécité auto-infligée ne serait-elle pas l’inévitable contrepartie à la liberté absolue que l’artiste revendique ? Le désasservissement du regard et du geste, de l’œil et de la main, est générateur de surprises, d’accidents dans le sens aristotélico-scolastique de ce 
terme : « ce qui s’oppose à la substance ou à l’essence. » C’est encore, très certainement, une façon d’affirmer son indépendance vis-à-vis de la prégnance de la tradition, des académismes, qu’ils soient classiques ou transgressifs. C’est aussi une porte ouverte vers ce hasard objectif que Breton définissait comme « indice de réconciliation possible des fins de la nature et des fins de l’homme aux yeux de ce dernier. »(1)

1 In Situation du surréalisme entre les deux guerres Discours aux étudiants français de l’Université de Yale, 10 décembre 1942, repris dans La Clé des champs.

Quand Olivier Baudelocque s’invite à la FIAC 2015 et arpente les allées de la manifestation crête de Huron et visage peinturluré en proposant aux visiteurs de leur tirer le portrait à la mode aveugle, son propos se mue en prise de position politique. Trois cents dessins, réalisés sans regarder la feuille et donnés aux modèles, c’est une façon de manifester pour les contacts humains, pour la vie et le spirituel, contre le matérialisme mercantile qui prévaut en ce lieu. Autant de petits face-à-face souriants, d’ouvertures vers des espaces d’une liberté affranchie des contraintes monétaires... Et pour bien enfoncer le clou, ces dessins étaient monogrammés d’un seul B et datés de 1987... Encore un pied de nez à l’establishment artistique et à ses conventions stérilisantes

   À sa façon, Olivier Baudelocque s’élève contre l’aveuglement de notre monde envers les valeurs fondamentales qu’il devrait porter. Il stigmatise son retrait narcissique sur des objectifs futiles, tourne en dérision le règne d’une fausse monnaie stérilisante, ridiculise la marchandisation de l’art et les comportements prédateurs qu’elle entraîne. Il le fait en lui opposant sa propre cécité, celle qu’évoque Giuseppe Ungaretti, librement consentie mais créatrice d’ouvertures et de perspectives nouvelles. En cela, il joue le rôle de celui qui, chez Platon, dans son allégorie de la caverne, ayant découvert le monde réel, dénonce, auprès de ses anciens compagnons de captivité, la fausseté des ombres prises pour la réalité. Ces derniers finiront par le tuer, convaincus qu’ils sont de la réalité de leurs propres illusions chimériques... Des Grottes, modernes cavernes platoniciennes(2), au Dessins aveugles, le propos est donc le même

2 Voir Louis Doucet, op. cit.

Pour mener à son terme naturel cette expérimentation de dessins aveugles pour un monde aveugle ou, plus précisément, de dessins aveugles contre un monde aveugle, Olivier Baudelocque a le projet de peindre une série de toiles, d’après modèle ou d’imagination, sans les regarder pendant le processus de leur réalisation ni après. Empilées, face au mur, elles ne seraient sorties de l’atelier que par un tiers pour être accrochées dans une exposition que l’artiste ne visiterait pas... Esquisse future de son œuvre, selon les propos- mêmes de l’artiste qui écrit, dans un mouvement de protestation désespérée :



  Je ne veux plus rien voir !


Je ne veux plus voir ce monde aveugle !


Je ne veux plus voir mes peintures !
 Je ne veux plus rien voir !

Je ne veux plus voir vos peintures !   

Je ne veux plus voir la peinture contemporaine ! 
Je ne veux plus rien voir !

Je ne veux plus voir mes peintures !

Je ne peux plus voir ce monde aveugle ! 

                                                                     Louis Doucet, décembre 2015

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Vie, évolution... et projets expositions perturbés et interrompus
cause infarctus: suite et détails dans un futur proche


"Scène" - acrylique  2m/1,50 m




"Crâne sans orbite"




"Scène d'enfants"  blindrawing fusain et pastel sur papier  2m/2,40m




Video 1 "Scène d'enfants" 
intégralité de la réalisation de l'oeuvre sur ma page youtube  : artob1971




"Enfants de guerre"  pastel sur toile



-Blindrawing-
"Scènes" aquarelle pastel et fusain sur papier 2018

















"Sorti de terre par la mort"  pastel et fusain sur papier





"Scène  fusain et pastel sur papier 60cm/100cm"





"Désœuvrement"  pastel et fusain sur papier





"Tuer une girafe"  pastel sur papier





"Tout n'est pas rose"  pastel sur papier 1,50m/2m





"Disparu"  craie et fusain sur papier















"L'effroi"  pastel et fusain sur papier






"Devant la guerre"  pastel et fusain sur toile









                                                                                       

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